lundi 3 août 2020

Le Château-fort de Guise




Guise se situe dans le nord de l'Aisne, entre les anciens pays du Vermandois et de la Thiérache, à mi-distance entre les villes de Saint-Quentin et de Vervins. La ville de Guise, que surplombe le donjon de son château fort, est arrosée par la rivière Oise, affluent de la Seine et bénéficie du canal de la Sambre à l'Oise.
Le village et le premier château au XIe siècle se nomment en latin médiéval Gusia, capitale excentrée de la Thiérache, il s'est développée à l'ombre d'un puissant château-fort placé sur ses hauteurs. La terre de Guise est qualifiée de comté à partir du XIIIe siècle, elle est érigée en duché-pairie en 1528. Les seigneurs de Guise, comtes puis ducs de Guise, sont issus d'une branche cadette de la maison de Lorraine. 





Localisation: Département de l'Aisne, 02

Région: Hauts-de-France


Année de construction: XI-XVIe siècle





 La forteresse de Guise contrôle l'Oise, verrou sur la vallée de l’Oise, elle doit à sa situation géographique d’être, du Xe au XXe siècle, une forteresse au cœur des évènements européens, rattachée aux grands du royaume. À l’imposant château-fort médiéval dominé par le donjon millénaire, les célèbres Ducs de Guise feront succéder au XVIe siècle une des plus grandes places fortes bastionnées du nord de l’Europe. Son étonnante modernité lui vaudra l’attention de Vauban, l’architecte militaire de Louis XIV. Le Château de Guise va ainsi devenir une forteresse de 17 hectares, ceinturée à l’époque par plus d’ 1,5 km de remparts ; 4 hectares de douves assuraient la défense du site et le rendaient quasiment imprenable. Le site devient ensuite un lieu de casernement pour l’armée française, jusqu’au début du XXe siècle. Lorsque cessent les tumultes de la Première Guerre mondiale, le Château-Fort de Guise est ruiné, bombardé, mais il est loin d’être anéanti : son architecture demeure bien lisible sur la colline, dominant encore la ville. L’Etat décide cependant de sa vente en 1923. 

Selon certaines sources, le site de Guise aurait été occupé dès le VIe siècle. Sa position de ville-frontière proche de Laon, capitale des derniers rois francs, est confirmée par le partage de l’empire carolingien lors du traité de Verdun en 843. Cette situation, ainsi que son environnement naturel et la détermination de ses seigneurs successifs, ont favorisé la vocation militaire de la cité qui s’est développée entre le promontoire naturel, sur lequel a été érigé le château, et la vallée de l’Oise, qui a toujours formé un axe majeur de circulation et aurait donné son nom à l’agglomération (Guise : "gué sur Oise").

Un château appartenant aux comtes de Vermandois est mentionné dès la fin du Xe siècle sur le promontoire naturel dominant l'Oise à l'ouest. Il est alors doté, dans la première cour, d’une chapelle dédiée à saint-Gervais et à saint-Protais, patrons du diocèse de Soissons. Lors du siège de 1536 mené par le comte Ludovic de Nassau et le comte de Rœulx, les troupes impériales s’emparent de Guise, qu’elles incendient, et du château. Claude Ier de Lorraine entreprend alors de transformer le castel séculaire en une des plus modernes forteresses d'Europe et une des premières adaptations en France du système bastionné. Les travaux sont attribués à l’ingénieur italien Antonio Castello, chargé en 1538 d’inspecter les places fortes de Picardie, ainsi qu’à l'ingénieur provençal François Mandon de Saint-Remi, qui travaille en 1537 aux "devis et marchés" pour les fortifications de Guise. Cette première campagne aurait été "dédicacée" par la dalle épigraphe au nom du premier duc de Guise, portant la date de 1549, qui était encastrée dans le rempart côté sud-ouest avant de disparaître après la Seconde Guerre mondiale. Les travaux sont poursuivis vers 1560 par François Ier de Lorraine qui fait restaurer l’enceinte urbaine, construire la demi-lune Chanteraine et le bastion de Saint-André, et tracer sur une colline à l’ouest du château le quartier militaire de la Haute-Ville qui ne sera pas mené à bien. La collégiale, incendiée en 1545, est également reconstruite.

Le château médiéval 
Il était ceint de courtines flanquées de tours de plan circulaire, dont six sont repérées. Celle aujourd’hui intégrée dans le bastion de la Haute-Ville faisait office de barbacane et comprenait deux salles superposées couvertes en coupole. L’enceinte du corps de place entourait deux cours dont la première abritait la collégiale. Les fouilles modernes ont mis au jour les substructures qui révèlent le plan : le chevet à trois pans prolonge le transept, dont le bras nord communique avec deux chapelles ; une tourelle d’escalier de plan circulaire était placée à l’angle nord-ouest de la façade occidentale. Dans la cour du château proprement dit se dresse le donjon de brique sur soubassement de grès, qui est aujourd’hui le seul bâtiment conservé dans son élévation. Haut d’environ 32 mètres pour un diamètre extérieur de 18 mètres, il a perdu les planchers de ses quatre étages et son toit conique en ardoise surmonté d’une lanterne. Le niveau de soubassement voûté servait de cellier et possédait un puits. Le premier niveau plafonné abrite la salle seigneuriale chauffée par une cheminée. Un plafond aujourd'hui disparu la séparait de la chapelle Saint-Nicolas, au deuxième étage, couverte d’une voûte de brique à ogives de pierre. Le troisième étage était réservé aux cuisines, pourvues d’un four à pain, transformé au XVe siècle pour assurer la cuisson des briques. Ce niveau était pourvu d’un système défensif. Un étage supérieur a perdu sa voûte. Un escalier à vis, ménagé dans les murs d’une épaisseur de 4,5 à 5 mètres, assure la liaison entre ces différents niveaux.


~   ~



Claude Ier de Lorraine
Bâtisseur de cette plus grande forteresse européenne

Claude de Lorraine ou Claude de Guise, né le 20 octobre 1496 à Condé (aujourd'hui Custines), en Lorraine et mort le 12 avril 1550 à Joinville, en Champagne, comte (1508), il était un militaire français, puis il est devenu Duc d'Aumale (1547), Comte (1520) puis Duc de Guise (1528). Il est le premier Duc de Guise et le fondateur de la maison de Guise. Il est également le frère du cardinal de Lorraine, principal favori du roi François Ier (son cousin).

Conseiller efficace, Claude de Lorraine effectue de nombreux voyages diplomatiques en Europe, accompagnant le roi dans ses déplacements et ses batailles. Il accumule pendant ce temps les richesses dues aux cadeaux que lui accorde François Ier, terres et privilèges en tous genres. Sa fortune impressionne les grands du royaume. En 1539, quand Charles Quint traverse la France pour châtier les insurgés de Gand, il se porte à sa rencontre à Orléans accompagné de 400 hommes à cheval. En 1539, François Ier souffre d'une grave maladie, et Claude, sans doute poussé par son frère le cardinal de Lorraine, prend le parti du Dauphin Henri et de Diane de Poitiers. Le roi n'apprécie guère ce rapprochement et se méfie de la famille de Guise ; de plus, la double autorité de Claude sur la Champagne et sur la Bourgogne fait des jaloux, qui s'en plaignent au souverain. Celui-ci retire alors le gouvernorat de la Bourgogne au duc de Guise.


 Naissance
20 octobre 1496 à Condé, maintenant 
Custines en Meurthe-et-Moselle

Décès
12 avril 1550 (à 53 ans) à Joinville, en Champagne


Activité
Militaire


Famille
Maison de Guise

Père
René II de Lorraine

Mère
Philippe de Gueldre

Fratrie
Louis de Lorraine
Antoine de Lorraine
Francois de Lorraine
Jean III de Lorraine

Conjointe
Antoinette de Bourbon (depuis 1513)

Enfants
Marie de Lorraine
Renée de Guise (d)
Louise de Lorraine (d)
Philippe de Guise (d)
Pierre de Guise (d)
Antonie de Guise (d)
René de Lorraine
Claude II de Lorraine
Louis de Lorraine
François de Lorraine
Charles de Lorraine
François de Guise (d) 


Titres
 Comte d'Aumale 
Sire de Joinville 
Baron d'Elbeuf 
  Comte de Guise 
      Baron de Lambesc
Duc de Guise



L'architecte

Antonio da Castello ou Antonio Castello (Antonio Maria da Castello) est un condottiere et ingénieur militaire italien. Il est né à Città di Castello avant 1499 et mort à Brescia en mai 1549. Antonio da Castello est capitaine d'artillerie pour la République de Venise et conseiller pour les fortifications. En 1535, il travaille sur des fortifications pour la protéger d'une agression turque.

En 1536, François Ier après la reprise de la guerre contre Charles Quint, a la surprise de voir les villes de Guise et de Montreuil tomber face aux Impériaux et les Anglais. Ces revers persuade François Ier qu'il est nécessaire de renforcer les défenses des villes de Picardie.

Les hostilités entre François Ier et Charles-Quint reprennent en 1537 en Artois. Une armée française forte de 25 000 hommes, arrive devant Hesdin (Vieil-Hesdin) le 17 février 1537 et fait le siège de la ville. Elle capitule le 10 avril. Les Français, campés à Pernes, s'emparent ensuite de Saint-Pol et de Lillers. Jean de Renaud de Saint-Rémy est envoyé par le roi en Picardie, en 1538 où il travaille avec Castello. Il a commencé par renforcer les fortifications de Guise, Thérouanne et Doullens. À Guise, il fait entourer le vieux donjon par un rempart avec trois grands bastions dits de l'Alouette, de la Charbonnière et de la Haute-Ville. Ce travail s'est poursuivi pendant tout le XVIe siècle. Les travaux faits par Castello à Thérouanne sont détruits en 1553 quand Charles Quint décide de raser la ville.



condottiere 

Il met son art de la guerre au service d'États. Ses services sont généralement rémunérés en espèces, et parfois en terres et titres. Certains se distinguent pour leur propre compte en se taillant des fiefs avec le gain de leurs victoires. D'autres vendent au plus offrant leur courage et leur habileté dans le maniement des armes sans réussir à prendre des possessions territoriales.



La maison de guise

La maison de Guise était une famille illustre de la noblesse française. Branche cadette de la maison de Lorraine, elle marqua l'histoire de France pendant les guerres de religion. La Maison de Guise est fondée par Claude de Lorraine, second fils du duc René II de Lorraine qui lui lègue toutes les possessions "françaises" de la Maison de Lorraine, dont Guise, située en Picardie. Claude de Lorraine-Guise est naturalisé français et créé duc et pair par le roi François Ier, il est le premier duc de Guise. Sa fille Marie de Lorraine-Guise épouse le roi Jacques V d'Écosse, et fut régente d'Écosse durant la minorité de leur fille Marie Stuart. Issue d'une Maison souveraine étrangère, la Maison de Lorraine, la Maison de Guise conserve jusqu'à son extinction, un statut particulier à la cour de France, intermédiaire entre celui des princes du sang et celui des ducs et pairs. Certaines de ses alliances sont prises dans d'autres dynasties souveraines étrangères, sa position à la cour oscille, selon l'époque, entre une très grande proximité avec le roi de France et une hostilité marquée à son égard, amenant l'exil ou l'emprisonnement.







¤   ¤







Les seigneurs de Guise 

Le patrimoine 




° 

















*


Les minis expositions


Daumier et ses héritiers

http://expositions.bnf.fr/daumier/




Récits de voyage des Lumières 




La cathédrale Saint-Denis au Moyen-âge 




Paris ville antique 
























Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire